Le CNC adopte une mesure d’urgence afin de faciliter, de manière temporaire, une première exploitation des films en dehors de la salle de cinéma

Le CNC adopte une mesure d’urgence afin de faciliter, de manière temporaire, une première exploitation des films en dehors de la salle de cinéma

01 avril 2021
Professionnels
vignette-neutre-presse
Dominique Boutonnat a présidé hier un conseil d’administration du CNC, auquel était soumis une mesure exceptionnelle tirant les conséquences de la fermeture prolongée des salles et du risque, qui en découle, d’embouteillage dans leur programmation à la réouverture.

Cette réouverture, attendue avec impatience par le public, s’annonce en effet très différente de celle de juin 2020. En raison du report de la sortie d’un grand nombre de films depuis le premier confinement et de la fermeture des cinémas depuis plus de cinq mois, les distributeurs disposent d’un nombre de films très important.

Il serait préjudiciable à la fois pour le public et pour nos créateurs qu’en raison d’un trop grand nombre de films disponibles, les grosses productions notamment américaines privent d’exposition les œuvres plus diversifiées. Il est fondamental que chaque œuvre puisse rencontrer son public
Dominique Boutonnat, Président du CNC

C’est pourquoi la mesure votée par le conseil d’administration permettra, temporairement, après examen au cas par cas de chaque demande, donnant lieu à concertation avec les professionnels, de permettre aux films concernés de faire l’objet d’une première exploitation à travers un réseau de diffusion autre que la salle de cinéma à laquelle ils étaient initialement destinés, tout en conservant les aides reçues du CNC. A la différence de la mesure de même nature déjà mise en place au printemps dernier, cette « dérogation » exceptionnelle ne permet plus seulement une sortie en vidéo à la demande à l’acte, mais sur l’ensemble des modes de diffusion : DVD, chaînes de télévision, plateformes par abonnement... Les demandes pourront être déposées auprès du CNC pendant toute la période de fermeture des salles et jusqu’à un mois après la date de réouverture.

En revanche, cette exploitation ne donnera pas lieu à un calcul de soutien généré, celui-ci demeurant conditionné à la sortie de l’œuvre en salles.

Ce type de dispositif ne remet en cause en aucune manière la chronologie des médias ni son évolution prochaine, qui fait l’objet d’une négociation spécifique au sein du secteur, au succès de laquelle les pouvoirs publics ont régulièrement affirmé leur attachement. En effet, comme le rappelle Dominique Boutonnat « la salle demeure le lieu privilégié pour découvrir une œuvre ». La mesure adoptée tend donc simplement à prévenir l’apparition, dans les mois à venir, de difficultés touchant à la régulation du flux des sorties de films.

Cette mesure pourrait, le cas échéant, être complétée par un accord entre distributeurs visant à mettre en place un calendrier concerté des sorties en salles, sous réserve de l’avis favorable de l’Autorité de la concurrence, saisie sur le principe d’un tel accord par le Médiateur du cinéma.